TRAVERSÉE DE L’ASIE CENTRALE EN 4L

Du Lac Baïkal à Samarcande

Le Bureau des Rêves est une expédition menée en 2014 – 2015 par Louis-Hubert d’Harambure et Thibault de Colnet dont l’objectif était de recueillir les aspirations des populations locales autour du monde. Ils ont successivement voyagé en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Alors que Thibault devait s’absenter pendant quelques temps l’été dernier, j’ai rejoint mon ami Louis-Hubert sur les rives du Lac Baïkal en Russie pour un périple de 8 000 kilomètres en 4L à travers l’ancien Turkestan…

Campement dans les plaines vertes du Kraï de l’Altaï en Sibérie, Russie. © Louis-Hubert d’Harambure

Dans la steppe kazakhe, l’air brûlant perturbe le système de refroidissement de la 4L. Kazakhstan. © Louis-Hubert d’Harambure

Village de Sary-Tash dans la vallée d’Alaï au sud du Kirghizistan.

Le Kirghizistan est un pays composé à 90 % de montagnes et plus de la moitié du territoire se situe au-dessus de 2 500 mètres d’altitude. La population vit majoritairement dans les zones rurales et dépend des activités d’élevage et d’agriculture. Vallée d’Alaï, Kirghizistan.

Les pâturages d’été sont des territoires convoités pour la nourriture du bétail. Vallée d’Alaï, Kirghizistan.

La M41, plus connue sous le nom de « Pamir Highway », relie Och, la deuxième ville du Kirghizistan, à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. Elle compte parmi les plus hautes routes du monde. Construite par les soviétiques entre 1931 et 1934 pour faciliter le transport des troupes et leur approvisionnement, elle est perchée sur un haut plateau entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude et traverse la chaîne de montagnes du Pamir.

Bivouac dans la vallée d’Alaï dans le sud du Kirghizistan. Dans la pénombre, le pic Lénine nous salut du haut de ses 7 000 mètres. © Louis-Hubert d’Harambure

Les lacs de la région valent à eux seuls une visite en Asie centrale. © Louis-Hubert d’Harambure

Les frontières qui séparent les différentes républiques d’Asie centrale ont été tracées par Staline entre 1924 et 1936, avec pour principal but de fragmenter leur population pour ainsi noyer les séparatismes. La vallée du Ferghana partagée entre l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan est une bonne illustration de ce tracé. Toutefois, cette politique de fragmentation ethnique aujourd’hui se révèle être explosive entre les différents peuples, mélangés entre eux.

No man’s land de 20 km entre le Kirghizistan et le Tadjikistan. Pour atteindre le poste-frontière tadjik, il nous faudra grimper cette piste de terre qui mène au col de Kyzyl-Art à 4 282 mètres.

C’est à la deuxième tentative que nous viendrons à bout du col, en fond de première. © Louis-Hubert d’Harambure

Nous atteignons le lac de Karakul. Créé par un impact de météore il y a 10 millions d’années, ce dernier est situé à 3 914 mètres et revendique le titre du lac navigable le plus haut du monde, devant le lac Titicaca. Bientôt la route disparaît derrière le col Ak-Baïtal – « du cheval blanc » –, à 4 655 mètres. Les pentes des montagnes sont sublimées par les nuages qui, dans un balai régulier, obscurcissent leur teinte ocre. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Nos hôtes sont des bergers kirghizes, comme la plupart des habitants de l’est du Tadjikistan. Haut-Badakhchan, Tadjikistan. © Louis-Hubert d’Harambure

À notre réveil, Salamate s’empresse de nous servir du « kurut », petite boule de lait caillé séché à la saveur si particulière. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Dans la yourte, chauffée au poêle, nos notions de russe nous permettent d’échanger quelques mots. La voiture et les photos de nos familles attisent la curiosité et représentent un moyen parmi d’autres pour créer des liens. Ici, à 4 800 mètres d’altitude, les températures en hiver peuvent chuter jusqu’à -40°C. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Nous avions été prévenus à Bichkek, la capitale du Kirghizistan, l’hospitalité des nomades kirghizes n’est pas un mythe. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Les bergers kirghizes vivent essentiellement de l’élevage. C’est donc sans surprise que nous retrouvons au petit déjeuner du lait sous toutes ses formes. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Après quelques jours à arpenter le Kirghizistan, je suis enfin en selle ! Je suis comme un gamin, heureux d’être de nouveau connecté à l’asphalte. Je fais beaucoup de photos, je n’avance pas très vite, mais cela ne fait rien. Je roule, je suis sur la route, je vais vers la Chine.

On appelle « Great Game » la rivalité entre les empires coloniaux britannique et russe en Asie au XIXe siècle. L’Afghanistan, pays tampon entre les deux empires, fait alors l’objet de toutes les convoitises. Au terme d’une période de tension que certains comparent à la guerre froide, Russes et Britanniques donnent à l’Afghanistan le couloir de Wakhan, qui servira de barrière entre les deux géants. En longeant la rivière Pyanj, on traverse des villages fleuris et des champs où travaillent les habitants de la vallée, les Wakhis. On observe les paysans afghans s’adonner à leurs occupations de l’autre côté du cours d’eau. Au-dessus d’eux trônent les sommets de la chaîne de l’Hindu Kush. Vallée de Wakhan, Tadjikistan.

Régulièrement nous devons sortir de la 4L et dégager la piste pour pouvoir avancer. La finesse de l’air à 4 000 mètres d’altitude pèse beaucoup sur le bon fonctionnement du petit moteur de 34 cv. Haut-Badakhchan, Tadjikistan.

Dans la vallée de Wakhan, les rivières Pamir et Wakhan se rejoignent pour former la rivière Pyanj, que nous longerons sur 400 km. À gauche, le Tadjikistan, à droite, l’Afghanistan.

Jeune fille tadjik dans la vallée de Wakhan, Tadjikistan.

Le long de la frontière afghane dans la vallée de Wakhan, les villages sont très isolés. Les occasions d’acheter du pain sont peu nombreuses. Vallée de Wakhan, Tadjikistan.

Jeu d’échecs au détour d’une rue dans Samarcande, Ouzbékistan.

Appelé « duppi » ou « kalpoq» , la calotte ouzbek fait partie intégrante du costume traditionnel. Bazar de Samarcande, Ouzbékistan.

Carrefour de la route de la Soie, Samarcande est riche en mosquées aux dômes recouverts de céramique, en médersas à l’architecture persane et en bazars encombrés. Régistan, Samarcande, Ouzbékistan.

Ancien cœur de la ville de Samarcande, le Régistan signifie « place sablonneuse » en persan. Samarcande, Ouzbékistan.

Médersa Tilla-Qari, Régistan. Samarcande, Ouzbékistan.

L’aksakal. Littéralement « barbe blanche » réfère métaphoriquement à l’homme le plus âgé et le plus sage de la communauté dans certaines parties de l’Asie centrale. Boukhara, Ouzbékistan.

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