LA KARAKORAM HIGHWAY À VÉLO
De la Chine au Pakistan, sur la plus haute route du monde
Suite de l’aventure « Kirghizistan, immersion dans la vie des nomades kirghizes ».
La Karakoram Highway est une route au cœur de l’Asie, seul lien entre la Chine et le Pakistan. En très grande partie asphaltée et culminant à près de 5 000 m d’altitude, c’est la plus haute route carrossable du monde. Longue de 1 300 km, elle relie la ville chinoise de Kachgar à Islamabad au Pakistan.
Profil de la Karakoram Highway. Je suis parti de Kachgar (à droite sur le graphique) jusqu’à Islamabad.
Après Chilas, j’ai pris une autre section de la Karakoram Highway en passant par le col de Babusar qui culmine 4 173 m d’altitude.
J’aime voyager à vélo. C’est un moyen de locomotion humble qui fait écho à tous. Que l’on soit chinois, bolivien ou éthiopien, tout le monde a déjà utilisé un vélo. Chacun connait l’effort qu’il représente et la liberté qu’il procure. Avec mon porte-bagage bardé de sacoches, ma monture intrigue et invite à l’échange. Mais au delà de faciliter les rencontres, ce que je préfère avant tout avec le vélo, c’est la douce lenteur du déplacement. À 20 km/h, on a le temps de véritablement s’imprégner d’un paysage, du relief d’une montagne ou des odeurs d’une forêt… ce que ne permet pas totalement le voyage en voiture. À l’abri du vent, de la pluie et du froid, l’habitacle met une distance protectrice entre le voyageur et la région qu’il traverse. À l’égard du temps, du relief et de la distance, la vitesse est arrogante. À l’inverse, en se détachant de l’horloge, la lenteur est propice à la contemplation.
Voici le récit d’une aventure de 5 semaines à vélo à travers la chaîne montagneuse du Karakoram, entre ciel et terre dans l’une des nations les plus hospitalières de la planète.
Chine
Poste-frontière entre le Kirghizistan et la Chine. Je mets 7h à passer d’un pays à l’autre. D’une part parce-que l’immigration chinoise se trouve à 130 km à l’intérieur du pays et que je dois monter dans un minivan pour m’y rendre. D’autre part en raison de la lenteur des agents de douane qui inspectent l’intégralité de mes affaires. Je dois les passer à trois reprises aux rayons X.
Pour ce voyage à vélo de 5 semaines j’ai décidé de partir léger pour rendre les ascensions moins pénibles. Voilà ce que j’ai emmené.
VÉLO : vélo Surly Long Haul Trucker, 2 chambres à air, rustines, multi-outils, pompe, casque, tendeur, 2 sacoches Ortlieb Back-Roller Classic, sacoche de guidon Vaude, serres-flex
ÉLECTRONIQUE : Canon 6D, objectif 50 mm, objectif 24-105 mm, 5 cartes SD, micro externe Rode, trépied, télécommande, disque dur externe, MacBook, batteries, chargeurs, écouteurs, iPhone
VÊTEMENTS : cuissard short (jamais utilisé, la selle Brooks B17 est encore plus confortable sans cuissard), coupe-vent, short, chemise, t-shirt, haut et bas techniques, chaussures de marche, 2 paires de chaussettes, casquette, polaire, 2 caleçons, lunettes de soleil, Buff, gants
MATÉRIEL DE CAMP : sac de couchage, tapis de sol, bivvy bag (qui remplace une tente), lampe frontale, couteau suisse, Spork, gamelle, réchaud Esbit avec recharges ultra-léger, briquet, sac à dos souple, zip-locks
HYGIÈNE : brosse à dent, dentifrice, savon dur, serviette micro-fibres, crème solaire
AUTRES : passeport, 2 cartes bancaires, argent liquide, stylo
La mosquée Id Kah est la plus grande de Chine. Elle se trouve dans la ville de Kachgar à l’extrême-ouest du pays, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, à très grande majorité musulmane.
La vieille ville est un dédale de petites ruelles calmes.
À la fin de la journée d’école, certains font leurs devoirs de classe…
…quand d’autres préfèrent jouer.
Pendant 2 000 ans, Kachgar a été le point de rencontre des différentes routes de la soie. La ville se situe au carrefour du désert de Taklamakan à l’Est et des montagnes du Pamir à l’Ouest. Auparavant, les caravaniers y venaient pour échanger leurs yaks contre des chameaux et inversement. Aujourd’hui encore l’activité principale de Kachgar est le commerce.
Premiers tours de roue sur la Karakoram Highway en Chine. En partant de Kachgar, 413 km me séparent de la frontière avec le Pakistan.
La route sinue à travers la montagne. À ce moment, j’ai encore 230 km de montée avant de voir ma première descente.
Sur la route, je passe par le lac de Bulunkou qui offre un panorama superbe sur des dunes de sable. Malheureusement il est formellement interdit d’aller s’y balader. Le Xinjiang est une province autonome au statut particulier comme la Mongolie-Intérieure ou le Tibet. Elle est sujette à de nombreuses tensions communautaires et le gouvernement tente de la mettre sous cloche pour empêcher toute tentative de révolte ou d’indépendance de la part des ouïghours. La province est très fortement militarisée et les checkpoints sont très nombreux.
Je suis très agréablement surpris par la courtoisie des camionneurs chinois. Il ne me klaxonnent jamais et laissent toujours un large espace entre eux et moi lorsqu’ils me doublent.
Lac de Karakul dans le Xinjiang, où j’essaye d’être hébergé dans une yourte ou de camper.
Après une journée éreintante, je tente de dormir dans une yourte au lac de Karakul. C’est une destination où beaucoup de touristes chinois campent le weekend. Malheureusement les nomades me font comprendre que contrairement à l’année dernière, ils n’ont plus l’autorisation d’accueillir des étrangers. En frappant à toute les portes, la police me remarque et me signifie que je n’ai pas le droit d’être ici sans guide. Après 2h passées au poste, il ressort que j’ai interdiction de dormir dans le coin et que je dois aller à Tashkorgan, à 90 km du lac ! La région n’est pas dangereuse à proprement parler, mais les autorités chinoises voient d’un mauvais œil les touristes étrangers au Xinjiang. Je propose donc de dormir dans la caserne, mais les policiers refusent. À 20h, la police me met dehors sans me proposer de solution. Excédé, je monte sur mon vélo et à la première occasion je me cache pour camper. Sans tente, je passe une nuit glaciale dans mon bivvy bag, caché derrière le mur d’enceinte d’une antenne relais de téléphonie.
L’une des dernières ascensions avant la ville de Tashkorgan au Xinjiang. À l’exception d’une poignée de camions tadjiks et chinois, je suis seul sur cette portion de la route. À près de 4 000 m, je m’arrête régulièrement pour profiter de la vue.
La forteresse de Tashkorgan. Dans le language ouïghour « tash kurgan » signifie « forteresse de pierres ». C’est ici que s’arrête ma route en Chine. Les autorités chinoises ne laissent personne prendre la route pour le Pakistan par ses propres moyens. La seule solution est de monter dans un bus officiel avec un guide.
Pakistan
La porte de Khunjerab vue du côté Pakistanais. Inaugurée en 1982, elle marque la frontière sino-pakistanaise. À 4 693 m d’altitude, c’est le point de passage frontalier ouvert le plus élevé au monde. En raison de l’enneigement, le col est fermé du 30 novembre au 1 mai.
La descente depuis la frontière est vertigineuse. Après plusieurs jours à grimper sans arrêt, c’est une libération de se laisser filer jusque dans les vallées de la région de Hunza dans le nord du Pakistan.
La chaîne de montagnes du Karakoram regorge de glaciers. Pendant l’été, ils alimentent la « Hunza river » et le courant devient extrêmement puissant.
La vallée de Hunza est entourée de plusieurs sommets de plus de 7 000 m.
Le lac d’Attabad. Il s’est formé en 2010 à la suite d’un gigantesque glissement de terrain qui a englouti plusieurs villages et une portion de 19 km de la Karakoram Highway. 6 000 personnes ont été déplacées et plusieurs villages ont été rayés de la carte. Aujourd’hui le lac fait plus de 21 km de long et 100 m de profondeur. Pendant plusieurs années la route était coupée et il fallait mettre son véhicule sur des barges pour traverser, mais aujourd’hui, les chinois ont construit des tunnels à travers la montagne et le trafic a repris.
Les pakistanais me réservent un accueil extraordinaire. Partout où je vais on me salue, on me sourit et on me questionne sur les raisons de ma visite.
Je longe la « Hunza river », la route est belle et verdoyante. Dans la vallée poussent de nombreux abricotiers et cerisiers dont les fruits sont vendus sur le bord de la route.
À l’intérieur du fort royal de Baltit à Karimabad. Le fort est une ancienne résidence royale datant du 12ème siècle qui surplombe toute la vallée.
Un homme arborant la tenue traditionnelle pakistanaise, coiffé d’un « topi ».
Le village de Karimabad est perché dans la montagne et offre un point de vue exceptionnel sur la vallée de Hunza.
À Karimabad, un groupe de touristes pakistanaises se rend au fort de Baltit. La société pakistanaise est une société qui reste très dominée par les hommes. Il est rare d’apercevoir un groupe de femmes dans la rue ou d’établir un véritable contact avec elles.
Coucher de soleil sur le massif montagneux du Karakoram. Ce massif rassemble une très forte concentration de glaciers et de hauts sommets, comme le K2 deuxième plus haute montagne du monde (8 611 m).
Je reprends ma route vers le Sud, en suivant toujours la « Hunza river ».
Les pakistanais sont d’une manière générale assez friands des photos. Souvent dans les campagnes, cela représente pour eux un moment solennel et c’est difficile de les faire sourire.
Scène de la vie quotidienne en fin de journée dans les rues de Gilgit. C’est la plus grande ville du nord du Pakistan et elle sert de hub touristique pour toutes les expéditions d’alpinisme dans le Karakoram.
J’adore faire des portraits des personnes que je rencontre. Je demande systématiquement la permission mais parfois de complets inconnus me demandent spontanément de les prendre en photo. C’est le cas ici, où j’ai pris la photo de ce garçon qui vendait des cerises sur le marché à Gilgit.
Je me fait arrêter par la police un peu avant la ville de Chilas. J’entre dans une région assez tendue qui fait l’objet d’un certain nombre de tensions inter-religieuses. C’est aussi la région où 9 touristes étrangers se sont fait égorger en 2013 par des terroristes. La situation est aujourd’hui stable et sous le contrôle de la police, mais je ne suis pas autorisé à continuer ma route seul. Je dois rouler avec une escorte policière.
Une voiture de police me suit pendant une centaine de kilomètres. C’est très frustrant d’être suivi et de subir l’impatience des policiers qui sont à leur tour frustrés de rouler à 25 km/h, mais au fur et à mesure nous sympathisons.
Après la ville de Chilas, j’ai le choix entre deux routes pour rejoindre Islamabad. L’une est relativement plate mais plus longue (celle qui apparait sur le graphique en haut de l’article), alors que l’autre est plus courte mais beaucoup plus montagneuse. La seconde route étant la plus spectaculaire, je choisis cette option.
Au terme d’une ascension harassante de 9h, j’arrive au sommet du col de Babusar à 4 173 m d’altitude.
C’est l’ascension la plus difficile que je n’ai jamais faite. Je suis parti le matin de Chilas qui se trouve à environ 1 000 m d’altitude, pour arriver le soir au col à 4 173 m. 3 000 mètres de dénivelé positif en une journée de vélo n’est pas si difficile en soit, ce qui a été très dur c’est que l’ascension ne faisait que 40 km de long. Le degré d’inclinaison de la route était bien souvent supérieur à 12% et j’ai mis 9h pour en venir à bout. En montant parfois à la vitesse de 4 km/h, 7 voitures de police se sont relayées pour m’escorter. À chaque pause, les policiers insistaient énormément pour que je mette mon vélo à l’arrière du pick-up. Devant leurs airs médusés, j’ai refusé toutes leurs propositions avec détermination.
Nulle part ailleurs ne m’a-t-on autant sollicité pour faire des selfies. Depuis mon arrivée au Pakistan, les locaux m’accordent une très grande attention et il est impossible de passer inaperçu. Il m’est arrivé de poser sur des photos une cinquantaine de fois par jour. Lorsque je roule, les voitures se mettent souvent à ma hauteur pour me parler et parfois s’arrêtent devant moi pour me serrer la main. C’est très touchant de se sentir si bien accueilli mais je dois parfois prendre sur moi devant l’insistance de certains.
Au sommet du col de Babusar les températures la nuit chutent en dessous de 0°C. Après une longue négociation, je trouve finalement refuge dans le poste de police. Avant de nous coucher, un responsable passe un appel radio aux équipes de police présentes sur les différents checkpoints.
À mon arrivée au col à 4 173 m d’altitude, le chef de la police est furieux de me voir arriver si tard. Il aurait apparemment demandé à chacun de ses collègues de me faire monter dans les voitures qui m’escortaient. Devant l’agressivité du chef de la police — qui en réalité fait beaucoup de zèle — je choisis de lui être complètement indifférent. Il m’interdit de dormir au col. Le scénario du Xinjiang en Chine se répète, sauf que cette fois la route qui descend vers le Sud passe par des communautés assez hostiles aux étrangers et où il est fortement déconseillé de s’arrêter. À l’approche de la nuit, je n’ai aucune autre option que de rester proche de la police. Le ton monte et la situation devient tendue. En voyage, j’ai toujours su gérer mes rapports avec les représentants de l’autorité comme les douaniers ou les policiers : une pincée de bluff mélangée à une bonne dose d’humour me permettent toujours de m’extraire de situations délicates ou de tentatives de corruption. Mais avec mon énergumène survolté, je dois faire preuve d’une grande diplomatie pour défendre mon cas. Au bout de 4h d’obstination mutuelle, j’obtiens finalement le droit de rester dans la caserne des policiers pour la nuit.
« Faîtes attention, ici les gens n’ont rien, ils vous coupent le cou ! »
Le lendemain, je descends rapidement de l’autre côté du col de Babusar. Je sais que quelques communautés qui y sont installée ne sont pas très accueillantes envers les étrangers. Même le Lonely Planet rapporte que les touristes reçoivent parfois des jets de pierres, mais d’une manière générale la situation sécuritaire est stable et la police très présente. Toutefois, je ne peux me départir de la conversation que j’ai eue la veille avec une touriste espagnole qui voyageait avec son guide pour la 4ème fois au Pakistan. S’étonnant de me voir seul, elle m’a dit en français avant de partir : « Faîtes attention, ici les gens n’ont rien, ils vous coupent le cou ! ». Je l’ai pris avec le sourire, mais c’est vrai que je ne me suis pas trop attardé sur la route.
Gittidas, le village où il ne fallait pas s’arrêter. En faisant cette photo, des voix se sont élevées du village. Les enfants ont commencé à courir vers moi avec quelques adultes derrière eux, dont un brandissant ce qui ressemblait à une fourche ou une pelle. En 5 secondes je range mon appareil photo et le cœur battant je fais 5 km à toute allure.
Je passe par le lac de Lulusar où un militaire profite d’une pause pour passer un coup de téléphone.
La vallée de Kaghan est une magnifique vallée verdoyante où les villages se concentrent le long de la rivière. Voyageant seul, on me demande souvent comment je fais pour prendre ce genre de cliché. Si parfois je tends mon appareil à des inconnus pour prendre une photo rapide, je prends aussi le temps de me mettre en scène dans un paysage sublime. Pour prendre cette photo, j’installe d’abord mon appareil sur un trépied avec un déclencheur automatique toutes les 2 secondes, je cours ensuite à mon vélo, je l’enfourche, puis je reviens en courant pour arrêter la prise de vue automatique. Je recommence si je ne suis pas satisfait du résultat. En tout, une photo comme celle-là me demande environ 30 minutes de travail.
Je passe un petit moment avec ces 4 hommes qui m’ont interpellé alors que je passais en contrebas à vélo.
Des enfants entassés dans un camion en direction du col de Babusar au petit matin.
Je m’arrête déjeuner dans un restaurant sur le bord de la route. Pour 200 roupies (1,60 €) je mange un délicieux curry de bœuf avec du « naan » et du thé. À la fin de mon repas, un groupe de pakistanais se joint à ma table et m’invite à partager leurs plats. Je déjeune une nouvelle fois.
En route pour Islamabad, je croise de nombreuses familles installées sur le bord de la route.
Au sommet d’une côte, je m’arrête près de cet homme. Il est coiffé d’un keffieh, porte une grande couverture sur ses épaules et serre dans sa main droite un long bâton qu’il utilise comme une canne. Il me questionne avec insistance en ourdou, en parlant lentement et en hachant ses phrases comme si cela facilitait ma compréhension. Mais je ne comprends pas un mot. Grâce à la langue des signes nous parvenons toutefois à communiquer et même à rire.
En traversant un petit village, je m’arrête pour faire quelques photos. Cet homme intrigué par ma présence se dirige vers moi et me serre la main. En lui montrant les portraits que j’ai déjà fait d’autres personnes, il accepte de se prêter au jeu.
Rencontre avec un jeune garçon qui attendait une voiture pour aller dans la ville de Naran.
« Welcome! What’s your name? » Alors que j’étais en train de regarder mon iPhone pour savoir quelle direction prendre à une intersection, un pakistanais s’approche de moi tout sourire. Safir a 35 ans, il a travaillé pendant 5 ans pour l’armée américaine à Kaboul, mais depuis que les américains sont partis d’Afghanistan, il n’y a plus de travail et il est retourné à Balakot, sa ville natale, pour y chercher un emploi.
Ma route à vélo touche à sa fin, les montagnes sont derrière moi et la ville d’Abbottabad me tend les bras. La température a grimpé, je suis fatigué mais heureux de l’effort accompli.
Dans une forêt de pins, je passe devant un groupe de pakistanais chargeant du foin sur un camion.
Cette photo prise à Abbottabad, marque mon arrivée au bout de la Karakoram Highway, après 1 mois passé sur les routes chinoises et pakistanaises. De là, je vais prendre des bus pour rejoindre d’abord Islamabad la capitale du Pakistan, puis Lahore, la ville historique à une vingtaine de kilomètres de l’Inde.
À Abbottabad, je me rends par curiosité sur le site de l’ancien complexe fortifié d’Oussama Ben Laden. Ne sachant pas exactement à quoi m’attendre, j’avais repéré les coordonnées géographiques pour trouver le lieu exact de ce qui a été la résidence du terroriste le plus recherché de la planète. Quelques mois après l’assaut des forces spéciales américaines en mai 2011, l’armée pakistanaise a totalement détruit le complexe. Il ne reste aujourd’hui presque plus rien, le terrain est ouvert et sert d’aire de jeux aux enfants du quartier.
La mosquée Badshahi à Lahore est un joyau d’architecture. Construite en 1673, elle est restée jusqu’en 1986 la plus grande mosquée du monde, détrônée par la mosquée Faisal à Islamabad. À mon arrivée au Pakistan, j’ai fait la rencontre de Raza, un garçon de 22 ans. Nous avons très rapidement sympathisé et nous nous sommes donnés rendez-vous à Lahore. Accueilli comme un roi, je passe quatre jours chez Raza à visiter Lahore, à rencontrer sa famille et ses amis.
Du fait du conflit autour de la partition du Cachemire, l’Inde et le Pakistan entretiennent des rapports très houleux. Le seul point de passage entre les deux pays est à Wagah où se tient tous les soirs une cérémonie des deux côtés, dans une ferveur patriotique électrisante.
Les gardes-frontières, après avoir adopté diverses postures et attitudes de défiance les uns envers les autres, finissent par se rejoindre pour se serrer la main et fermer les deux portails qui matérialisent la frontière.
Pour ma dernière soirée au Pakistan je sirote avec Raza un thé depuis la terrasse d’un restaurant qui donne sur la mosquée Badshahi.
En route pour l’Inde ! L’Inde et le Pakistan ne se délivrant que rarement des visas, le poste-frontière entre les deux pays est quasiment vide. Je passe tout seul la frontière à Wagah, direction Amritsar puis le Ladakh où j’ai prévu de retrouver mon ami Nicolas pour une aventure en Royal Enfield (voir l’aventure « Le Ladakh en Royal Enfield »).
La Karakoram Highway que les chinois appellent aussi la « Route de l’Amitié » porte bien son nom. Les pakistanais m’ont réservé un accueil hors du commun, j’ai fait l’expérience quotidienne de leur incroyable gentillesse et générosité. Si il est vrai que la région autour de Chilas nécessite de prendre quelques précautions, le reste du nord du Pakistan n’est pas aussi dangereux qu’on le croit. C’est même bien le contraire et je n’ai qu’une seule envie : y retourner.
Lire la suite de l’aventure à l’aventure « Le Ladakh en Royal Enfield ».